Cabourg, militants et gentlemen 

Macron FillonPhoto : Jean-Claude Djian

A la grande loterie du reportage-sondage sur les intentions de vote pour le premier tour de l’élection présidentielle, j’ai tendu mon micro sur le marché de Cabourg (Calvados). Pourquoi Cabourg …. pas de calcul stratégique, simplement parce que j’y suis passé et que Cabourg, 3673 habitants, est une photographie de la France balnéaire. Marcel Proust en plus.

En ce dimanche 16 avril, à une semaine du premier tour des présidentielles, ça tracte fort sur le marché de la station balnéaire de Cabourg. Seuls les fillonistes et les macronistes sont présents. Un chanteur des rues pousse sa complainte à l’accordéon en faisant la manche. Une productrice d’andouilles nous interpelle pour venir goûter ses produits faits maison. Même si les intentions de vote sont en faveur d’Emmanuel Macron, les fillonistes veulent encore y croire.

On sent que les gens sont beaucoup plus attirés par Fillon. Enormément de gens lui ont pardonné ses erreurs. Ils ont compris que c’est lui qu’il faut choisir pour diriger la France et pour parler aux Russes et aux Américains.

Du côté d’En Marche, ça discute renouveau.

Moi, je suis à la retraite et je crois en Macron. Pas parce qu’il est jeune, mais parce que son programme incarne une vraie rupture en matière politique.

Un couple s’oppose. Elle ne s’est encore décidée. Elle trouve étonnant que les affaires de Fillon tombent au moment des élections. Son mari votera Macron. Il en a assez des attitudes partisanes de la gauche et de la droite.

Devant la poissonnerie Le Homard Bleu, un homme, la trentaine, mange des huitres accompagnées d’un verre de blanc. Il savoure son en-cas mais trouve amer la campagne électorale.

Je ne sais absolument pour qui voter. Pour la droite, c’est non. Macron ne me convainc pas encore. Je pensais voter Hamon, je ne suis toujours pas convaincu. Je n’ai aucune idée pour qui voter. C’est la première fois de ma vie.

Les équipes Fillon et Macron ont fini par distribuer leurs tracts côte à côte.

Etre militant, c’est déjà un acte. Il faut respecter tous les militants. La campagne a été longue et les gens sont fatigués. Il faut que cela se termine dans l’isoloir. Et Hasta la vista !

Militants et gentlemen. Nous sommes bien à Cabourg, le Balbec imaginaire des romans de Marcel Proust.

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